Bonjour,
6ème jour maintenant. J’ai brûlé une partie du tabac qui me restait comme rituel, je suis restée à le regarder devenir noir en se consumant. Je n’ose pas imaginer mes poumons. D’abord, je me suis dit que le brûler c’était le détruire mais finalement, on s’est mis d’accord que je ne pouvais pas avoir tant de haine contre lui, c’est juste que maintenant je n’ai plus besoin ni envie de lui. C’est bizarre mais j’ai eu un regard doux sur cette drogue qui a tant de fois accompagné mes peurs, mes doutes, mes frustrations, mes stresss, mes moments de plaisir, des moments partagés. Je sens à nouveau mauvais après ce feu… Ce fût un joli au revoir, paisible et conscient. Le reste de mes affaires fumette (tabac, briquet, feuille, filtre) ont été rassemblées et vont aussi sortir de mon appart.
Les choses positives:
-Mes pensées changent et renforcent dans ma confiance, une fierté d’essayer d’approcher d’un état physique qui me convient mieux car j’ai toujours cru « esprit sain dans un corps sain »
-Je me sens libre, je n’ai absolument aucune envie de fumer même si mon corps veut quelque chose, la nicorette lui suffit
-Je tousse déjà beaucoup moins et je ne sais pas si c’est possible après 5 jours mais idem pour monter les escaliers, je suis devenue libellule…
-J’ai l’impression d’être parfaitement alignée à ma décision et c’est sûrement la première fois que je débute un arrêt avec tant de certitude
-La sensation de réussir quelque chose
-Ma maman à qui je n’avais pas dit que j’arrêtais de fumer m’a dit qu’elle avait trouvé « bizarre » que je ne pue pas comme d’habitude (non… elle a été plus gentille que ça dans son observation)
Les aspects étranges du sevrage:
-Un mal être et vide physique et mental qui peut durer quelques heures, s’atténuer puis reprendre
-Des sueurs et changements de température (ménopause??? à 36 ans ça doit plutôt être le sevrage…)
-Depuis hier, une hyper sensibilité, j’ai pleuré sans raison à plusieurs reprises (suis pourtant heureuse :-))
-Hier une fatigue digne d’un marathon
-Cette dernière nuit, je n’ai pas trouvé le sommeil alors que je suis une bonne dormeuse mais j’étais relax
-Le ventre gargouille, il est noué
C’est mon premier sevrage que je vis de cette manière, peut-être parce que j’ai grandi et que je le perçois différemment. Peut-être qu’avant, je pensais toujours qu’une fois ou l’autre, je refumerais car « j’aimais » ça.
Franchement, c’est génial même si je viens de recommencer à arrêter, j’y crois à fond et je me sens tellement bien malgré tout ces différents mal-êtres. J’attends bêtement qu’ils passent, sans stress, je les affronte en face car j’essaie même pas de m’occuper pour les oublier, je les assume dans leur entierté. Il y a des moments, c’est très pénible puis des moments ça va et des moments juste de joie de sentir que je n’ai aucune envie de refumer. Il y a une grande régulation physique et mentale à faire, je la laisse prendre place avec confiance et même amour envers mon corps, mes poumons et même mon esprit.
Voilà, courage à tous ceux qui sont sur le chemin, souffle de vie. Liberté et bien-être.