Je fête aujourd’hui mes jours d’arrêt du tabac (14/02/2023) et continue de partager avec vous mon expérience d’ex-fumeur.
En montant dans le train de la défume, je ne pensais pas faire un si long voyage. Je redoutais les symptômes de manque nicotinique qui avaient été jusqu’alors pour moi un frein à une tentative d’arrêt (je garde le souvenir, il y a 5 ans, d’un sevrage sous patchs de mon épouse particulièrement difficile). Je suis donc à la fois satisfait et soulagé de mon parcours.
Mon idée de départ était de remplacer la cigarette par son alter ego électronique. Toutefois, n’ayant pas supporté cette dernière, je me suis trouvé rapidement fort dépourvu quand la bise fut venue et, de ce fait, à débuter au mois de mars dernier un sevrage nicotinique nullement envisagé initialement.
Les 6 premiers jours de ce sevrage sans substitut furent très inconfortables, se traduisant par une sensation H24 d’oppression doublée de fourmillements dans les bras et les mains, et comme des piqûres dans les muscles. Si je n’ai pas souffert en tant que tel et juste ressenti une forte gène physique, il n’aurait pas fallu que cela dure trop longtemps non plus au risque de devenir psychologiquement difficile à supporter. A compter du 7ème jour, ces symptômes ont perduré quotidiennement mais de manière plus espacée, essentiellement après les repas ou à la suite de surcharges émotionnelles. L’inconfort a quasiment disparu au bout de la 6ème semaine de sevrage, au moment même où je commençais sérieusement à puiser dans mon capital patience (qui est heureusement chez moi assez important). Depuis, il m’arrive encore de ressentir le manque de nicotine dans la journée mais de façon éphémère et sans réelle incommodité. De même, je rêve parfois que je fume. 35 années de tabagisme ne s’oublient pas comme cela !!!
Durant ces 3 derniers mois, je n’ai éprouvé ni l’envie de fumer ni d’humeur dépressive (au contraire, plus j’avançais dans la défume plus cela me motivait). Je n’ai eu qu’à gérer la gène biologique occasionnée par l’absence de nicotine (les exercices de respiration et les chewing-gums à la menthe forme m’ont en cela bien aidé) … et les désagréments dus à 5-6 kilos de plus sur la balance ! Quand l’inconfort se faisait trop présent, je venais sur le forum encourager ses membres et lire leur expérience de l’arrêt de la cigarette, chacune étant originale et enrichissante. En cela, la tribu m’a apporté un réel soutien et je l’en remercie vivement.
Les bienfaits de l’arrêt du tabac me concernant sont indéniables. Je me sens beaucoup plus apaisé, en particulier le matin. J’apprends à mobiliser mon corps et mon esprit ainsi qu’à faire face aux situations contraignantes sans le recours à la cigarette et ce que je nomme ses 3 ré (récompense, réconfort et récréation), ce qui est une nouvelle expérience de vie. Je ne tousse plus du tout non plus (fini l’encombrement des bronches), j’ai bien plus de tonus et d’énergie, je découvre à nouveau le véritable goût des aliments et cerise sur le gâteau, je ne ressens plus ce sentiment de culpabilité qui a accompagné mon existence de fumeur toutes ces dernières années. En résumé, je vis différemment et bien mieux.
Mes prochains objectifs : atteindre sereinement le cap des 6 mois de désintoxication, perdre ces satanés kilos en trop (poisson et légumes verts aux menus ) et pratiquer régulièrement la course à pied. Maintenant que j’en ai terminé avec le sevrage, j’ai besoin de me fixer de nouveaux buts pour accompagner mon entrée dans cette vie sans dépendance. La lutte continue !
Pour celles et ceux qui se lancent dans la défume, je dirais que oui, arrêter de fumer est pénible mais que c’est totalement réalisable en ayant confiance en ses capacités et en faisant preuve à la fois d’engagement vis-à-vis de soi, de détermination et de patience. En revanche, je ne conseillerais pas forcément de faire comme moi, à savoir d’arrêter de fumer sans substitution nicotinique. A posteriori, je me dis que si l’accompagnement par un professionnel de santé permet de réduire - voire d’éliminer - les symptômes du sevrage à la nicotine, alors j’ai eu tort de m’en priver.
Bonne réussite à vous dans le désenfumage et à très bientôt.