Bonjour et bonne année à tous !
Quoi de mieux qu’un premier janvier, juste après être rentré d’un chouette réveillon pour faire le point…
Vous ne me connaissez pas, c’est mon premier post ici, mais cela fait bien 6 semaines que je viens ici de temps en temps pour me redonner courage. Merci pour tous ceux qui témoignent. A mon tour…
Voila, je vous expose ma situation au regard de la défume :
Je m’appelle Edouard. je suis fumeur depuis 35 ans (moyenne de 15 roulées avec filtre par jour). Durant cette période, un seul arrêt (10 mois par force brute, sans aides ni substitut, et ce, il y a une douzaine d’année). Mi-Novembre cette année, j’ai refais une tentative, avec patch cette fois. J’ai fait le fameux test dans la doc (j’ai oublié le nom), je suis à 5. Donc j’ai pris des patchs 14mg/24h. J’ai été impressionné de leur efficacité à diminuer les effets physiques du sevrage. Mais pour la dépendance psychologique… c’est une autre histoire.
Pendant les 35 ans. J’ai associé la vilaine (comme vous la surnommez sur ce site, à juste titre), avec tous les moments de pause.
Et bien ça n’a pas raté, je ne m’y attendais pas, j’ai subi une crise dépressive intense il y a une semaine environ. Je ne me reconnaissais pas, ma raison a fait un shut-down complet, avec perte de gout à la vie et même, pensées suicidaires. Même une cigarette ne me disait rien ! Il m’a fallu deux jours pour reprendre mes esprits. C’était vraiment les mêmes symptômes que celui du surmenage : Pendant un mois assez actif, sans être exceptionnel, je n’ai pas eu de « pause »… Les choses s’accumulaient les unes sur les autres, sans que je puisse faire le point, car je ne pouvais pas allumer cette cigarette. Et mon esprit savait que je n’en aurais pas !
Il est hors de question que je revive cela, jamais, c’est trop dangereux, donc après un mois et un jour sans la vilaine, je la laissais re-rentrer dans ma vie. Par contre, cette fois, c’est moi qui tient les rennes : je fais donc une nouvelle tentative d’arrêt, mais en l’adaptant à ma façon de fonctionner. Voici la stratégie que j’ai mis en place depuis les 5 derniers jours et qui pour l’instant semble marcher (Je n’ai pas repris ma conso habituelle et reste à 5 clopes/j sans effets de manque trop prononcé)
J’ai coupé le patch 14/24 aux deux tiers, pour en faire un patch 9/24, et je m’autorise jusqu’à 5 clopes par jour. Chaque envie est analysée, sois ignorée, soit satisfaite. Chaque clope fumée est pensée. Hors de question que je la fume sans en être pleinement conscient. J’identifie une clope charnière et je travaille dessus. Par exemple, la clope après le petit dej, ça s’est fini, elle a disparue. Là, je m’attaque à la clope café après le repas du midi. J’ai eu quelques succès… Par exemple, aujourd’hui, ma première cigarette a été à 17:00 et ceci, sans efforts surhumain. Bref, ça va prendre du temps, mais il faut que je dissocie la cigarette de ma vie, pas à pas, sinon cela ne marchera pas.
D’ici un mois, je prendrai un patch 7/24, puis le couperai pour faire un 5, puis un 3, puis une 2 etc. et ce avec 3cl/j max, puis 2, puis 1)… Et ce processus entrecoupé de journées sans clopes… Et un jour, une de ces journées sans clopes, sera la première de ma vie de non-fumeur, sans que je me rendre vraiment compte… L’objectif étant de manipuler mon esprit pour qu’il dissocie la cigarette de la pause…
Il y a un aspect néanmoins qui risque d’être dur à gérer avec cette stratégie et qui me hante un peu: ce sont ces petites retraites d’une ½ journées, où je prends mon vélo, part dans la nature, avec dans mon sac, du thé chaud dans le thermos, de la bière, de la musique, un joint, de quoi écrire et bien sur des cigarettes. Ces moments-là sont magiques pendant lesquels ma créativité est très intense, pendant lesquels je trouve des solutions nouvelles et insoupçonnées à des problèmes en cours, pendant lesquels je pense les premiers pas de supers projets qui, en fait, ont jusqu’à là construit ma vie. Et je continue à faire cela, environ deux à trois fois par mois pendant la belle saison, et environ une fois/mois en hiver. C’est moments-là, si essentiels pour mon équilibre, je sais qu’ils vont être les plus difficile à dissocier de la cigarette. Mais dans 6 - 1an mois, je penserai peut-être différemment… et là on verra.
Conclusion - objectif préliminaire: dé-fume complète et plus de patchs pour l’automne prochain.
Y en a t’il parmi vous qui ont eu ce genre de difficultés psychologiques lors de leur tentative, ou même certains qui se sont essayé à une stratégie d’arrêt similaire?