Avec un peu de recul, c’est un peu plus facile percevoir ce que l’on a vécu durant l’arrêt d’une addiction, en l’occurrence le tabac.
J’ai fait de nombreuses tentatives d’arrêt qui n’ont jamais abouti et ce durant plusieurs années. L’objectif n’était jamais atteint; j’étais toujours en manque, toujours dans l’idée qu’un jour je pourrais refumer, toujours dans l’idée de la privation. Toujours la reprise après quelques temps. Ce sentiment de privation induisait un état de confrontation avec l’arrêt et de participation à l’addiction.
Il y a maintenant plus d’une année, j’avais pas mal toussé cette nuit-là ce qui jusque là ne m’avait jamais empêché de fumer, pourtant ce matin là, quelque chose dans ma perception avait changé. Je n’allais pas me priver de tabac mais j’allais pour la première fois y renoncer pleinement.
Le résultat a été fulgurant, j’ai arrêté sans grandes difficultés (hormis tout ce qui est lié au sevrage qui a été violent), mon esprit n’était plus en mode privation.
Cela fait environ 1 année et 3 mois, je n’ai plus jamais eu envie de fumer même si j’ai utilisé les nicorettes à fond pendant plusieurs mois pour éviter toutes les tentations physiques et peut-être assurer une certaine stabilité intérieure.
Passer de la privation au renoncement a été ma clef, comme si au travers de ces mots qui représentent une perception totalement différente face à l’addiction et l’arrêt, il y avait une révolution. Il m’a fallu tout ce temps pour mieux comprendre et décrire cela.
Trouver une place différente dans cet arrêt du tabac, se positionner d’une autre manière face à l’addiction peut aider, peut faire changer et peut provoquer des effets inattendus…