Bonjour à tous, je m’appelle Clément, j’ai 27 ans et demain, j’arrête !
« Demain, j’arrête » — voilà ce que j’ai pris l’habitude de répondre, sur le ton de l’ironie, chaque fois que quelqu’un me parle de mon tabagisme. Mais cette fois, j’aimerais pouvoir le dire avec conviction. J’aimerais pouvoir l’affirmer. Et j’espère trouver ici le soutien nécessaire pour y parvenir.
J’ai fumé ma première cigarette avant même mes 12 ans. Depuis l’âge de 14 ans, je suis un fumeur régulier à raison de 20 à 25 cigarettes par jour. Si je franchis le cap des 28 ans sans avoir arrêté, j’aurai vécu plus longtemps en tant que fumeur qu’en tant que non-fumeur… avant même d’avoir atteint la trentaine. Plutôt effrayant, non ?
Et pourtant, j’ai déjà réussi à arrêter. Pendant près d’un an, sans grande difficulté. Un matin, je me suis réveillé dans un état de pleine conscience, avec une certitude profonde : je ne voulais plus fumer. Mais un soir, lors d’une fête, j’ai fait l’erreur de fumer. Je savais pourtant que le moindre contact avec la nicotine me ferait replonger. Et c’est ce qui s’est passé. Depuis cette soirée de l’été 2020, je n’ai plus arrêté.
Depuis, je pense souvent à arrêter. Mais je n’arrive pas à retrouver cet état d’esprit si déterminé. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître : je veux arrêter… mais j’ai l’impression que je n’en ai pas vraiment envie, au fond de moi. Est-ce que quelqu’un ici a déjà ressenti cela ?
J’ai pourtant toutes les raisons du monde d’arrêter de fumer.
D’abord, je suis devenu papa. Mon fils, qui vient d’avoir 19 mois, est un petit garçon extraordinaire. Je m’étais promis d’arrêter avant qu’il soit en âge de se souvenir que son père fumait. Pour ne pas lui donner le mauvais exemple. Mais le temps passe, et si je n’agis pas maintenant, je ne tiendrai pas cette promesse.
Ensuite, je suis porteur d’une pathologie cardiaque génétique. Pour l’instant, elle ne m’empêche pas de vivre normalement. Mais j’ai également promis de ne pas attendre que la cigarette aggrave mon état et d’éviter qu’il soit trop tard.
Enfin, je suis en pleine reconversion professionnelle : je rêve de devenir pilote de ligne. La semaine prochaine, je dois passer l’examen médical qui me permettra de commencer ma formation. J’ai contacté le centre d’examen : ma pathologie ne constitue pas un obstacle, bien qu’elle nécessitera un suivi médical plus poussé. Mais je veux pouvoir regarder ces médecins dans les yeux et leur dire que j’ai arrêté de fumer. Certes, sept jours d’abstinence ne compenseront pas treize ans de tabagisme… mais ce sera un signal fort. La preuve que je suis prêt à tout mettre en œuvre pour réaliser mon rêve.
Alors oui : demain, j’arrête.
Et cette fois, j’espère vraiment tenir bon. Je suis preneur de tous les conseils, de toutes les astuces, de toutes les expériences qui pourraient m’aider à affronter les jours difficiles qui m’attendent. Demain, après-demain et pour le reste de ma nouvelle vie.
Merci de m’avoir lu. J’espère pouvoir venir ici vous dire, dès demain, que j’ai tenu parole.