Suite à mon arrêt du tabac, j’ai réfléchi longuement à la notion d’addictions multiples et à celle de porte d’entrée du tabac.
Ma réflexion portait sur l’impact que l’addiction au tabac pouvait avoir sur le développement d’autres addictions. Mon sentiment, confirmé depuis, est que le tabac par son côté transgression et libération immédiate pouvait m’emmener petit à petit vers d’autres comportements addictifs. Ça a été le cas. J’ai mangé de manière irraisonnée. Fort heureusement, ça n’a pas été plus loin.
Par observation d’amis fumeurs, j’ai vu les associations qui étaient les leurs. Tabac-alcool, tabac-drogues, tabac-alcool-jeux….une fois libérée la bête, il est difficile de revenir à une consommation raisonnée.
Indépendamment de mes réflexions, j’ai lu des travaux de psychiatre qui mettent en évidence le regroupement de polyconsommations chez une personne addict.
Autrement dit, les comportements vicieux s’auto-alimentent à notre détriment. À l’inverse, les comportements vertueux peuvent s’enclencher les uns après les autres. C’est ainsi que l’arrêt du tabac doit être vu à mon sens. Nous refermons la porte et l’ouvrons vers un nouveau nous. Quel plaisir j’ai eu d’ailleurs à visualiser cette fermeture de porte. J’avoue qu’il m’a fallu un peu de temps pour en reconstruire une nouvelle. Mais qu’elle est belle !
Vos réflexions sont très intéressantes @Brahim, merci pour ce partage. Comment expliquez-vous ce besoin de transgression qu’a parfois l’être humain? Et comment le remplacer par autre chose?
Concernant votre première question, je n’ai évidemment pas la réponse universelle. Néanmoins, concernant le tabac, le démarrage a souvent lieu au moment de l’adolescence. C’est une façon de s’approprier son corps et de se forger une personnalité. Erreur de perception que nous comprenons bien plus tard. Néanmoins, je constate que les politiques de prévention portent leurs fruits. Les jeunes d’aujourd’hui fument moins que les générations passées. C’est une bonne chose, sous réserve qu’ils ne remplacent pas le tabac par d’autres moyens de transgressions.
De manière moins generationnelle, nous avons tous des réflexes de défenses par moment aux remarques que les autres nous font sur notre attitude ou nos comportements. Ils sont souvent stupides et peuvent nous pousser à sur réagir en étant agressifs et en accentuant le comportement critiqué. Si l’être humain était rationnel et faisait toujours le meilleur choix pour lui, il y a longtemps que le tabac n’existerait plus.
Enfin, à mon sens toutes les transgressions ne sont pas à bannir. Elles permettent d’ouvrir des champs qui ont fait évoluer l’humanité à travers les siècles.
Plus précisément, ce sont les transgressions à notre corps qu’il nous faut bannir. Le non respect de notre équilibre physiologique et psychique conduit inéluctablement à un échec. Nous finissons par nous détester, en plus de la souffrance, et n’attachant plus d’importance à notre être, accentuons le mal que nous nous faisons.
Si j’avais la réponse je la donnerais. Elle doit être en chacun de nous et faire l’objet d’une attention pour la faire grandir. Nous pouvons espérer ainsi accéder à cette meilleure version de nous même qui n’éprouve aucun besoin de transgresser.
Merci pour cette réponse toute en sagesse. Oui, vous avez tout à fait raison, la plupart des fumeurs·euses commencent à l’adolescence selon les statistiques. Le cerveau n’ayant pas encore terminé sa maturité, il est beaucoup plus sensible à l’addiction malheureusement. Un comportement que l’on ancre en soi. Mais comme nombre de comportements, on peut le changer.
Je vous suis parfaitement sur le besoin d’équilibre physiologique et psychique.
Et chacun doit trouver sa voie pour se libérer de l’addiction, car elle est propre au parcours de chacun·e, de sa personnalité. Voilà pourquoi il n’y pas de méthode unique.
Waouh @Brahim quelle pertinence encore une fois !!! Si tu sors un livre un jour je veux l acheter . Je suis toujours aussi scotchée par tes écrits et tes réflexions ! Merci pour ce partage
Très intéressant en effet.
De nature festive, je n’ai pas l’impression d’avoir transgressé quoique ce soit mais d’avoir été incroyablement manipulée comme le fait si bien la pub, les lobbys et le cinéma sur nos cerveaux en construction.
Le prix du tabac est devenu un frein pour les jeunes mais la porte ouverte vers des produits encore plus nocifs. Cela m’effraie vraiment.
Oui @Ola ca me fait peur aussi…pour les jeunes !! On picolait de trop…on fumait des clopes…c’était pas méchant meme si c etait mal mais aujourd’hui c est violent !!
mais aujourd’hui c est violent !!
